Le projet « Vivre avec / Living with », imaginé par les architectes Dominique Jakob et Brendan MacFarlane, en association avec Martin Duplantier et Éric Daniel-Lacombe, représente la France à l’occasion de la 19e Exposition internationale d’architecture – La Biennale di Venezia.
« Vivre avec / Living with » interroge les capacités de l’architecture à faire face aux défis climatiques, aux conflits et à l’instabilité du monde. Comment continuer à habiter sur cette planète en inventant, avec ces défis, de nouveaux modes de vie ?
Dans un monde marqué par les polycrises, les conflits croissants et un climat de plus en plus instable, l’instabilité est désormais une réalité avec laquelle nous devons apprendre à vivre. Des millions de personnes sont déplacées, tandis que des régions sont de plus en plus vulnérables aux risques climatiques, avec des catastrophes naturelles qui augmentent.
Face à ces défis, la question n'est plus seulement de "comment bâtir ?" mais de "comment vivre avec ?" Dans nos villes en proie aux canicules et aux catastrophes, il nous faut repenser nos interactions avec la nature et les autres. Cela implique une prise en compte des migrations, des tempêtes, et des sols mouvants, en développant une compréhension profonde de l’interdépendance, l’intégration de l’instabilité et une nouvelle approche de l’architecture.
L’architecture doit évoluer pour répondre aux crises actuelles et futures, en favorisant des pratiques quotidiennes qui rapprochent les habitants de la nature. Elle doit offrir des solutions innovantes face aux catastrophes, tout en intégrant des relations plus harmonieuses avec notre environnement. Cette transition écologique est une rupture culturelle majeure, à l’image de la Renaissance ou de la Révolution industrielle.
Les architectes ont un rôle clé à jouer, mais cette évolution implique une transformation de leur profession : il s'agit de participer à des échanges interdisciplinaires pour créer des solutions adaptées aux crises mondiales. L’architecture devient un acte politique et écologique, en soutenant les conditions d’habitabilité sur une planète incertaine. Elle doit aussi s’inscrire dans un réseau d’interdépendances avec l’environnement, les structures sociales et les nouvelles technologies.
Les projets de l’exposition "Vivre avec / Living with" à Venise illustrent cette nouvelle approche. Ils montrent que l'architecture peut non seulement résister aux aléas, mais aussi soutenir la vie dans un monde instable. Ces projets contribuent à une source d’intelligences partagées en perpétuelle évolution, qui servira à affronter les crises et à intégrer l’instabilité. "Vivre avec" devient ainsi le point de départ d’un travail collaboratif pour imaginer de nouvelles manières d’habiter notre monde.
Pour l’exposition « Vivre avec / Living with », présentée pour le Pavillon français de la 19e Exposition Internationale d’Architecture – La Biennale di Venezia, au cœur des Giardini, l’équipe curatoriale souhaite démontrer que l’architecture peut non seulement survivre dans un monde en crise, mais aussi contribuer activement à son adaptation.
- Vivre avec… l’existant
- Vivre avec… les proximités
- Vivre avec… l’abîmé
- Vivre avec… les vulnérabilités
- Vivre avec… la nature et le vivant
- Vivre avec… les intelligences réunies
Pour explorer ces six thématiques constitutives du «vivre avec», les commissaires ont sélectionné près d’une cinquantaine de projets, français et internationaux.
Vivre avec… l’existant
Travailler avec ce qui est déjà là plutôt que repartir de zéro. Réhabiliter plutôt que démolir : la réutilisation adaptative comme une pratique basée sur les principes de la régénération, la circularité et la transition. Trouver de la valeur dans ce qui était autrefois jugé inutile ou hors d’usage. Réutiliser des bâtiments obsolètes, des infrastructures, des ruines en leur donnant une nouvelle raison d’être. Remodeler l’environnement afin de permettre à l’habitat d’être protégé par les régulations naturelles lors des épisodes climatiques dangereux. Humaniser les infrastructures. Protéger et valoriser les écosystèmes existants, y compris ceux qui se sont développés spontanément sur les friches industrielles et d’autres territoires urbanisés.
Projets exposés :
- REGÉNÉRATION DU SITE TERKEN, ÉCOQUARTIER DE L’UNION
Hérault Arnod Architectures / Roubaix, Tourcoing et Wattrelos / Maitre d’ouvrage : Réalités Promotion, LMH, Caisse Des Dépôts
- LA CANOPÉE : RÉNOVATION DE LA BIBLIOTHÈQUE RENAUD-BARRAULT
Jakob+MacFarlane Architectes / Avignon / Client : Ville d’Avignon
- BAUMKIRCHEN LANDSCAPE PARK
mahl gebhard konzepte / Munich, Allemagne / Maitre d’ouvrage : Baumkirchen Mitte GmbH & Co. KG
- L’ATLAS DES ÉCOLES D’UKRAINE EN TEMPS DE GUERRE
Martin Duplantier Architectes, Andrii Shtendera, Ustym Khudziak, Iryna Herts, Iryna Dovgopoliuk, Vitaliy Tomak / Ukraine
- CENTRE SOCIAL POUCHET MCBAD architecture & urban design
Paris / Maitre d’ouvrage : Paris métropole & aménagement pour la ville de Paris
- PROJET DE SAUVEGARDE DE DIX MAISONS EN PARTENARIAT AVEC LA NATION SHÍSHÁLH
Canada / Maitre d’ouvrage : Renewal Development
- TOM LEE PARK
Studio Gang Memphis / Tennessee, USA / Maitre d’ouvrage : Memphis River Parks Partnership
Vivre avec… les proximités
Révéler le potentiel transformateur d’une approche ancrée dans le contexte local. Optimiser les ressources disponibles localement, innover avec ce qui est à portée de main. Utiliser des matériaux biosourcés, géosourcés ou urbains, issus de l’environnement proche. Expérimenter avec des matériaux souvent considérés comme des déchets ou des sous-produits, pour les transformer en solutions architecturales innovantes, mettant en évidence leur potentiel fonctionnel, esthétique et écologique. Soutenir la transmission des savoir-faire traditionnels et renforcer le lien entre l’architecture et la culture locale. Utiliser des ressources limitées de manière intelligente, parvenant à un impact majeur avec des interventions modestes.
Projets exposés :
- LA RUE COMMUNE
Leonard (plateforme d’innovation et de prospective du Groupe VINCI), Richez_Associés, Franck Boutté Consultants / Client : l’ADEME (Appel à communs)
- LOT8
Assemble, BC architects & studies & materials, Atelier LUMA, Ostrowski Demuyter Architectes / Arles / Maitre d’ouvrage : Atelier & Fondation LUMA
- CENTRE DE DÉCOUVERTE / LE POTAGER EXTRAORDINAIRE
Guinée / Potin Architectes / La Roche-sur-Yon / Maitre d’ouvrage : Région Pays de La Loire (projet 2013 et 2014) et La Roche-sur-Yon Agglomération (projet 2023)
- LE CENTRE D’ARTISANAT CHAKI WASI
La Cabina de la Curiosidad (Marie Combette, Daniel Moreno Flores) / Shalalà, Ecuador / Maitre d’ouvrage : Communauté Shalala
- LE QUAI LAWTON COLLINS, DU POLDER AUX MILIEUX AMPHIBIES
Les Marneurs / Cherbourg / Maitre d’ouvrage : Ville de Cherbourg-en-Cotentin
- MYCOHAB
redhouse studio / Namibie / Maitre d’ouvrage : MIT
Vivre avec… l’abîmé
Restaurer, reconstruire et réconcilier après des événements destructeurs, qu’ils soient naturels, humains ou liés à des conflits : comment l’architecture peut-elle transcender les dommages pour devenir un vecteur de guérison et de transformation, tout en contribuant à un avenir où mémoire et innovation cohabitent ? Réparer le tissu social tout en transformant les espaces physiques. Rétablir les équilibres écologiques et sociaux. Ne pas se limiter à réhabiliter des environnements physiques dégradés, mais chercher à transformer les lieux en catalyseurs de renouveau social, économique et environnemental.
Projets exposés :
- THE BEIRUT POST-BLAST URBAN OBSERVATORY & GREEN PATH
Beirut Urban Lab / Beyrouth
- STRATÉGIE D’IZYUM. CODE DE CONCEPTION. VISION
Martin Duplantier Architectes, Andrii Shtendera, Yaroslav Mysyk, Iryna Herts, Daria Ostrikova, Vitaliy Tomashchuk / Ukraine / Maitre d’ouvrage : Ville d’Izyum
- VISION INTÉGRÉE POUR LE FLEUVE DNIPRO
Ro3kvit, Greenpeace / Ukraine
- UNE VISION POUR LA RECONSTRUCTION DE MARIUPOL
Ro3kvit, MRIIA, Zotov&Co, Big City Lab & Pulpa / Ukraine / Maitre d’ouvrage : Mariupol Reborn (Mariupol City Council)
- COMPLEXE PÉDAGOGIQUE DE TIMENKAR
Salima Naji Haut-Atlas, plateau de Timenkar / Maroc / Maitre d’ouvrage : Association Tizi N’Oucheg de développement
- LE GRAND MARCHÉ CENTRAL DE KINSHASA
THINK TANK architecture / République démocratique du Congo / Maitre d’ouvrage : Sogema (Société de Gestion des Marchés Africains)
- HOME FOR ALL
Toyo Ito, Hideaki Katsura, Kaoru Suehiro, Masashi Sogabe, Toyo Ito & Associates, Office of Kumiko Inui; Sou Fujimoto Architects; Akihisa Hirata Architecture Office, SANAA, Riken Yamamoto and Field Shop, o+h, Klein Dytham architecture, Contemporaries, Tetsuo Kondo Architects, Fumio Uchida, Hideo Nishiyama, Michiko Okano Architects, EIKA studio, PERSIMMON HILLS architects, Kaori Shikichi, Ayaka Matsuda, Kohei Kudo & Associates, Kazuyo Sejima / Régions de Tohoku, Kumamoto et Noto, Japon
Vivre avec… les vulnérabilités
S’adapter aux aléas climatiques et aux milieux difficiles : vivre avec les vulnérabilités ne consiste pas à combattre les risques, mais à composer avec eux pour imaginer des environnements moins vulnérables, robustes et résilients. Reconnaître l’impossibilité d’éliminer complètement les vulnérabilités et intégrer ces contraintes dans la planification pour coexister avec les aléas. Proposer des solutions flexibles, évolutives et contextuelles, capables de répondre aux besoins immédiats tout en anticipant les changements futurs, qu’ils soient climatiques, sociaux ou environnementaux. Tirer parti des matériaux et savoir-faire locaux, souvent issus de la nature ou des catastrophes elles-mêmes, pour concevoir des habitats et des infrastructures adaptés et durables. Minimiser les interventions lourdes pour préserver les écosystèmes existants.
Projets exposés :
- LES CHEMINEMENTS SÉCURISÉS AU SEIN DU QUARTIER SPONTANÉ DE MAHABOURINI. LOGEMENTS INNOVANTS TOTEM
AIR Architectures / Kaweni, Mayotte / Maitre d’ouvrage : Maire de Mamoudzou, direction de l’urbanisme & PUCA
- GENÊTS : HABITER LE LITTORAL MANCHOIS EN 2040
Atelier Iris Chervet, Urban Water / Maitre d’ouvrage : CAUE 50 + Département de la Manche + commune de Genêts
- L’ÉCOVILLAGE DES NOÉS. LE HAMEAU DE L’ANDELLE
Atelier Philippe Madec & associés / Val-de-Reuil / Maitre d’ouvrage : Siloge, Habitat Coopératif de Normandie, Ville de Val-de-Reuil
- LYCÉE SIMONE VEIL
Corinne Vezzoni et Associés / Marseille / Maitre d’ouvrage : Région Provence-Alpes-Côted’Azur (MOA déléguée AREA)
- LE QUARTIER MATRA AVANT ET PENDANT LA CRUE DE 2016
Éric Daniel-Lacombe / Romorantin / Maitre d’ouvrage : Ville de Romorantin-Lanthenay, 3F Centre Val de Loire,
- Aegide Nexity TRÈBES, APRÈS L’INONDATION DE 2018
Éric Daniel-Lacombe / Trèbes / Maitre d’ouvrage : Ville de Trèbes
- L’UNIVERSITÉ FRANÇAISE D’ÉGYPTE
Jakob+MacFarlane Architectes, RMC-Raafat Miller Consulting El-Shorouk / Le Caire, Égypte / Maitre d’ouvrage : Université Française d’Égypte, MOHESR, AFD
- FRIENDSHIP CENTRE
Kashef Chowdhury/URBANA / Gaibandha, Bangladesh / Maitre d’ouvrage : ONG Friendship
- LES VILLAGES SURÉLEVÉS, RÉSEAU FLUVIAL JAMUNA-BRAHMAPUTRA
Kashef Chowdhury/ Urbana Bangladesh / Maitre d’ouvrage : ONG Friendship
- DÉCOUVRE-MOI UNE RIVIÈRE
ruée / Maitre d’ouvrage : Métropole de Marseille
- SCHÉMA STRATÉGIQUE DU BASSIN VERSANT DE LA VESDRE
StudioPaolaViganò / Belgique / Maitre d’ouvrage : Région Wallonne
- HABITAT RÉSILIENT EN MARTINIQUE
tectone architectes urbanistes / Prêcheur / Maitre d’ouvrage : PUCA
Vivre avec… la nature et le vivant
Reconnaitre des écosystèmes comme partenaires essentiels de l’architecture et de l’aménagement : une architecture en dialogue constant avec le vivant, les écosystèmes partagés. Ouvrir des collectivités d’habitants à de nouveaux rapports avec les non-humains. Cohabitation et interdépendance : créer des environnements où humains, animaux et végétaux interagissent de manière bénéfique, en intégrant les écosystèmes locaux et en adoptant des solutions qui favorisent la coexistence et le partage des ressources. Restaurer les paysages dégradés et s’inspirer des mécanismes naturels pour concevoir des structures respectueuses de leur environnement. Intégrer la nature dans les bâtiments en valorisant des éléments vivants. Créer des projets qui deviennent des lieux d’apprentissage et de sensibilisation, où les habitants participent activement à la gestion et à la préservation des écosystèmes, renforçant le lien entre la culture locale et l’environnement naturel.
Projets exposés :
- ELEPHANT WORLD PROJECT
Boonserm Premthada (Bangkok Project Studio) / La province de Surin, Thaïlande / Maitre d’ouvrage : Organisation administrative de la province de Surin, Ministère de l’intérieur, Thaïlande
- LES JARDINS DES VERGERS À MANDELIEU APRÈS LES CRUES DE 2015 ET 2019
Éric Daniel-Lacombe / Mandelieu-la-Napoule / Maitre d’ouvrage : Ville de Mandelieu-La-Napoule
- ATELIER DES TERRITOIRES « FAIRE DE L’EAU UNE RESSOURCE POUR L’AMÉNAGEMENT »
INterland, Urban Water, Contrepoint / Guyane / Maîtrise d’ouvrage : Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL) de Guyane, Agence d’Urbanisme et de Développement de la Guyane (AUDeG), Office de l’Eau de Guyane (OEG)
- LOGEMENTS SOCIAUX EN AMAZONIE
Khoury Arquitetura / Brésil / Projet de recherche, Universidade de São Paulo (USP)
- MAKE IT RAIN
Collectif Make It Rain (Quentin Gérard, Elisabeth Terrisse de Botton, Matthieu Brasebin, Guillaume Deman) / Logroño, Espagne, et Bruxelles, Belgique / Maîtrise d’ouvrage Logroño : Concentrico Festival + Wallonie-Bruxelles Architectures / Maîtrise d’ouvrage Bruxelles : Quentin Gérard, Guillaume Deman + CREA.BRUSSELS
- PHARE PONLEU SELPAK
Martin Duplantier Architectes / Battambang, Cambodge / Maitre d’ouvrage : Phare Ponleu Selpak association
- LA PLAINE DU MAHARIN
Thibaud Babled Architectures / Anglet / Maitre d’ouvrage : Ville d’Anglet
- INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE LA MER INTECHMER
Titan, Sempervirens / Cherbourg-en-Cotentin / Maitre d’ouvrage : Ville de Cherbourg-en-Cotentin
- PARC DE LA FONDERIE
Triptyque, Duncan Lewis Architectes / Soissons / Maitre d’ouvrage : Agglomération du Grand Soissons
- MAISON DE LA FORÊT
Trung Mai / Ad hoc Practice / Hanoï, Vietnam / Maitre d’ouvrage : Institut français
Vivre avec… les intelligences réunies
Collaboration interdisciplinaire et co-conception : faire travailler ensemble des experts, des habitants et des technologies pour enrichir le processus de création. Elargir le cercle des intelligences et des protagonistes dans la conception architecturale pour répondre aux défis complexes du monde contemporain. Parvenir à une synergie entre l’intelligence humaine, l’intelligence de la nature, et les technologies avancées. Associer l’intelligence artificielle aux mécanismes biologiques pour optimiser les processus naturels, tels que la régulation climatique ou la restauration des écosystèmes.
Projets exposés :
- BOB (BESPOKE OPEN BUILDING)
Atelier Pascal Gontier / Floirac / Maitre d’ouvrage : Quartus Résidentiel
- PROJET DE RÉGÉNÉRATION URBAINE ET DE RENATURATION DES SOLS SUR UN SITE POST-INDUSTRIEL
Jakob+MacFarlane Architectes, Silvio d’Ascia Architecture / Auxerre / Maitre d’ouvrage : ESSOR
- ECOLOGICALLY ACTIVE STRUCTURE
Ehsan Baharlou, David Carr, Ji Ma (University of Virginia) / Projet de recherche, University of Virginia
- LA NOUVELLE TOUR DES POISSONNIERS
l’AUC, Fagart&Fontana, Mosbach Paysagistes / Paris / Maitre d’ouvrage : Paris Habitat OPH, CROUS Paris & Unversité de la Sorbonne
- RAMBLA CLIMATE-HOUSE
Andrés Jaque / Office for Political Innovation + Miguel Mesa del Castillo / Barcelone, Espagne / Maîtrise d’ouvrage : Victoria Sánchez Muñoz, Antonio Mesa del Castillo Clavel
- EXPERTISE DU PROJET URBAIN DE LA ZAC DE LA CONSTANCE
Philippe Rahm architectes / Aix-en-Provence / Maitre d’ouvrage : Ville d’Aix-en-Provence
- GRÜNE ERDE BREATHING HEADQUARTERS
terrain : integral designs, archibrand / Scharnstein, Almtal, Autriche / Maitre d’ouvrage : Grüne Erde BeteiligungsgmbH
- SPEEDSTAC
WZMH Architects / Canada et Ukraine
Le Pavillon français, qui accueille habituellement les expositions françaises lors des biennales d’architecture et d’art de Venise, est en cours de restauration tout au long de l’année 2025 et sera donc inaccessible. Plutôt que de s’éloigner du site, l’équipe des commissaires a choisi d’investir l’espace adjacent en installant un pavillon éphémère, en plein cœur du chantier.
Dans l'optique de vivre avec l’existant, nous avons décidé de ne pas abandonner le Pavillon Français, momentanément fermé pour des travaux de restauration et d’adaptation thermique. Nous nous installons à côté de lui, nous nous greffons sur son chantier d’échafaudage en y déployant des ramifications. Sur un endroit inexploité en surface, entre le pavillon existant et le canal, la structure temporaire que nous créons se pose légèrement, ouverte aux autres et à la nature.
Élément central de cette transition, l’échafaudage devient une composante intégrale de l’expérience scénographique et sensorielle proposée aux visiteurs. Il longe le bâtiment en travaux, se glisse sous les arbres des jardins et s’ouvre au canal voisin, proposant des situations inédites, qui illustrent les thèmes du pavillon : les vulnérabilités, l’existant, la nature et le vivant… Afin de minimiser l’empreinte carbone du projet, la scénographie est réalisée in situ à Venise, évitant ainsi le transport de maquettes et utilisant une sélection de matériaux réutilisables ou recyclables pour une opération zéro déchets. La totalité des éléments du pavillon éphémère et de la scénographie sont réemployables.
Architecture et concept scénographique
Avec sa structure-infrastructure qui utilise des matériaux légers, adaptés et réemployés, le projet occupe une surface équivalente au Pavillon existant. L’échafaudage sera utilisé dans son langage universel pour en faire le point de départ du projet et y déployer l’exposition. Ainsi, l’échafaudage utilisé pour la restauration du Pavillon original et celui du Pavillon temporaire s’unissent en un seul système.
Une étude de la grille structurelle et géométrique du Pavillon existant a conduit à la conception d’une structure d’échafaudage aux proportions cubiques d’environ 2,07m × 2,07m × 0,50 m. Cette structure de type universel servira de base à la fois au pavillon temporaire et à la scénographie de l’exposition. Par son installation dans cette matrice, elle sera un moyen de renouer avec la nature historique du Pavillon français, et en même temps de faire émerger un nouveau projet architectural à partir de cette mémoire.
L’organisation du pavillon éphémère se développe sur deux niveaux: « côté urbain » et « côté nature ». L’accès se fait par une rampe depuis l’allée des Giardini, là où se trouve l’entrée du Pavillon existant et donne accès aux premières séquences de l’exposition : Existant, Vulnérabilités, Proximités et Abîmé. Le trajet du visiteur est ensuite prolongé par deux passages descendants, à travers le sous-bois découvert, vers le canal vers (pour découvrir) une deuxième séquence accueillant les sections dédiées à la Nature et aux intelligences réunies.
Ayant décidé d’intégrer la restauration du bâtiment existant dans le projet, les commissaires ont souhaité que cela devienne la première partie de notre proposition de contenu scénographique. Le point de départ et le premier thème seront donc de travailler avec l’existant, en utilisant le bâtiment lui-même comme une pièce d’exposition in situ. À partir de là, le visiteur découvrira six thématiques majeures en entrant dans l’espace temporaire et en contournant le bâtiment existant (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre).
Vivre avec… l’existant
Vivre avec… les proximités
Vivre avec… l’abîmé
Vivre avec… les vulnérabilités
Vivre avec… la nature et le vivant
Vivre avec… les intelligences réunies
L’utilisation de l’échafaudage comme principale structure offre des possibilités illimitées de support pour les panneaux rigides, les panneaux en tissus souples etc., ainsi que pour les gardecorps et les supports numériques.
L’intention scénographique est de créer une cohérence parfaite entre la structure et le contexte, le réel et le virtuel, l’expérience directe et la représentation. En favorisant leur interaction, un dialogue puissant s’orchestre entre l’expérience sensorielle et l’imagination du public. L’objectif est d’offrir une expérience à la fois chargée d’émotion et propice à la réflexion, où l’un ne peut transmettre son message sans l’autre.
Le graphisme de l’exposition est à l’image de la scénographie : vivant et dynamique, ludique et sérieux. Les textes, composés en trois couleurs différentes, permettent de distinguer les langues tout en restant très lisibles. La typographie choisie pour la signalétique et, de manière plus générale pour l’identité visuelle de l’exposition, est une création française contemporaine. Son dessin anguleux et géométrique fait écho à la structure des échafaudages. Ainsi, le graphisme et la scénographie se répondent et forment un ensemble cohérent.
Une démarche écoresponsable
Afin de minimiser l’empreinte carbone du projet, les architectes proposent une scénographie réalisée in situ à Venise, évitant ainsi le transport de maquettes et proposent aussi d’utiliser une sélection de matériaux réutilisables ou recyclables et sera zéro déchet. La totalité des éléments du pavillon éphémère et de la scénographie est ré-employable.
- L’installation du chantier, élément principal du pavillon éphémère avec les échafaudages, toiles et filets sont loués localement à Venise pour la période de la Biennale.
- Le sol est constitué de panneaux de caillebotis de 1MX1M standard prêtés qui seront remis dans un circuit de distribution.
- Les surfaces support d’impression sont faites en panneaux de fibres de bois acétylé sans formaldéhyde. Il est prévu que les panneaux imprimés soient réutilisés dans les résonances et itinérances
- Les éléments imprimés seront des sérigraphies avec de l’encre bio et collés sur les panneaux.
- Le matériel audiovisuel est réutilisé pour les résonances et itinérances de l’exposition.
- Les appareils d’éclairage et de sécurité sont usagés, empruntés et retournés ensuite à leur fabricant pour être remis dans un circuit.
Collaborations avec 8 écoles d’architecture
La participation de l’architecture à la transition écologique revêt trois dimensions principales : l’adaptation des matériaux et méthodes de construction à une économie quasi-circulaire ; la conception et la réalisation de bâtiments assurant la protection de leurs habitants vis-à-vis de l’exposition aux risques naturels.
Les commissaires proposent d’ouvrir aux étudiants des écoles d’architecture un thème de recherche portant sur une situation géographique (morphologique-écologiquesociologique) soumise à un type de risque majeur, lié à un aléa (pluie stationnaire, inondation, submersion, laves torrentielles ou avalanche, incendie, effondrement de sol, conflit dû à la rareté de l’eau, canicule, tempêtes tropicales, vent fort ou ouragan ou tornades...) se produisant dans des conditions proches du lieu de l’école d’architecture : l’incendie et les vents forts en Californie, les inondations et la submersion en France, les canicules ou salinisation en Égypte ou en Arabie Saoudite, les destructions en Ukraine, etc. L’objectif de cette recherche est d’examiner de manière critique les stratégies collectives de mitigation des risques, d’évaluer le rôle de la conception architecturale dans ces démarches, et d’identifier les pistes de renouveau architectural qu’elles dessinent, ainsi que leur influence sur les comportements des habitants vis-à-vis de la nature. Cette réflexion peut s’appliquer à divers contextes : inondation des vallées fluviales, submersion des estuaires, vulnérabilité des zones urbaines construites sur des terrains gagnés sur la mer, urbanisation des vallées de l’arc méditerranéen, risques liés aux mouvements de terrain en montagne, ou encore incendies de forêts menaçant des zones périurbaines, des villages ou des espaces de loisirs.
Un cycle de conférences
La participation de l’architecture à la transition écologique revêt trois dimensions principales : l’adaptation des matériaux et méthodes de construction à une économie quasi-circulaire ; la conception et la réalisation de bâtiments assurant la protection de leurs habitants vis-à-vis de l’exposition aux risques naturels ; et une contribution au développement d’une culture du soin pour la nature chez les habitants.
Les commissaires proposent d’ouvrir aux étudiants des écoles d’architecture un thème de recherche portant sur une situation géographique (morphologique-écologiques-ociologique) soumise à un type de risque majeur, lié à un aléa (pluie stationnaire, inondation, submersion, laves torrentielles ou avalanche, incendie, effondrement de sol, conflit dû à la rareté de l’eau, canicule, tempêtes tropicales, vent fort ou ouragan ou tornades...) se produisant dans des conditions proches du lieu de l’école d’architecture : l’incendie et les vents forts en Californie, les inondations et la submersion en France, les canicules ou salinisation en Égypte ou en Arabie Saoudite, les destructions en Ukraine, etc. L’objectif de cette recherche est d’examiner de manière critique les stratégies collectives de mitigation des risques, d’évaluer le rôle de la conception architecturale dans ces démarches, et d’identifier les pistes de renouveau architectural qu’elles dessinent, ainsi que leur influence sur les comportements des habitants vis-à-vis de la nature. Cette réflexion peut s’appliquer à divers contextes : inondation des vallées fluviales, submersion des estuaires, vulnérabilité des zones urbaines construites sur des terrains gagnés sur la mer, urbanisation des vallées de l’arc méditerranéen, risques liés aux mouvements de terrain en montagne, ou encore incendies de forêts menaçant des zones périurbaines, des villages ou des espaces de loisirs.
Le catalogue
Un catalogue publié chez Flammarion accompagne l’exposition « Vivre avec / Living with », qui présente 50 projets d’architectes réalisés ou en devenir et est organisé en six chapitres correspondant aux thématiques abordées dans l’exposition.
La direction d’ouvrage est coassurée par Flammarion et les architectes lauréats du pavillon français de la Biennale de Venise, Dominique Jakob, Brendan MacFarlane, Martin Duplantier et Éric Daniel-Lacombe. Ces derniers introduisent l’ouvrage. Des textes de Chris Younès, Grégory Quenet et Michel Lussault, respectivement philosophe, historien et géographe, apportent un éclairage complémentaire à l’ouvrage. Chacune des six parties est introduite par un texte d’auteur : Anna Yudina, Pascal Amphoux, Marie-Ange Brayer, Isabelle Thomas, Magali Reghezza, Matthieu Duperrex et Michel Lussault puis propose des projets d’architectes sélectionnés lors d’un appel lancé par les directeurs d’ouvrage autour de leurs thématiques et 1 ou 2 projets de chacun des architectes lauréats du pavillons français. Des notices illustrées viennent ainsi présenter des projets concrets, réalisés ou en devenir. La conception graphique du livre a été imaginée par Léo Grunstein, qui développe également l’identité visuelle et la signalétique de l’exposition. Ainsi, les lettres du titre, disposées sur une fine grille blanche, font écho à la structure des échafaudages utilisés pour la scénographie. Les projets architecturaux, à l’intérieur du livre, se déploient en un jeu de recto-verso entre les textes français et anglais. La grille de mise en page modulable des images permet une grande souplesse dans leur agencement. L’ouvrage d’un format 20 × 25 cm, 296 pages sera bilingue français/anglais, fabriqué avec des matériaux certifiées FSC (Forest Stewardship Council), un éco-label attestant d’une gestion responsable des forêts.
Les résonances
En plus de son rôle d’opérateur du Pavillon français à la Biennale de Venise, l’Institut français s’engage à diffuser et valoriser le projet lauréat en France et à l’international à travers des actions de résonance, déployées en amont, pendant et après la présentation vénitienne. L’objectif est de faire connaître les enjeux du projet et celles et ceux qui le portent, au-delà du Pavillon, pour en amplifier la visibilité. Fondamentalement partenariales, ces résonances sont construites en dialogue avec l’équipe curatoriale et divers partenaires en France et à l’international, en s’appuyant notamment sur le réseau culturel français à l’étranger. Dans le cadre du projet « Vivre avec / Living with », la diversité des initiatives présentées, notamment l’Atlas des Aléas mobilisant sept écoles d’architecture à travers le monde, façonne une constellation de résonance qui s’étend des ÉtatsUnis à l’Égypte, en passant par la France.
À compter de février 2026, le FRAC Centre-Val de Loire accueillera une présentation nouvelle du projet « Living with… » et qui sera accompagné de conférences et de masterclasses organisés à l’attention des professionnels et des écoles supérieures d’art, de design, d’architecture et de paysages françaises et étrangères.
En amont, le FRAC organisera, sur le territoire local et régional, une « résonance de la résonance », avec la conception et la diffusion d’expositions conçues depuis ses collections et en écho avec les intentions du projet « Living with », avec aussi des résidences, ateliers participatifs conduits auprès d’un grand public, mais aussi des scolaires et des milieux associatifs qui seront ensuite également invités.
Equipe curatoriale
Le commissariat du projet est assuré par les architectes Dominique Jakob et Brendan MacFarlane, associés aux architectes Éric Daniel-Lacombe et Martin Duplantier.
Dominique Jakob, née en France, est diplômée de l’école d’architecture Paris-Villemin (1991) et titulaire d’une licence en histoire de l’art (Université Paris I). Dominique a enseigné à l’école d’architecture Paris-Villemin et ParisMalaquais, à l’École Spéciale d’Architecture, ainsi qu’au Southern California Institute of Architecture de Los Angeles. Elle a été nommée Femme Architecte de l’année 2019 par l’Association pour la Recherche sur la Ville et l’Habitat (ARVHA). Elle est membre titulaire de l’Académie française d’Architecture depuis 2016.
Brendan MacFarlane, né en Nouvelle-Zélande, est diplômé du Southern California Institute of Architecture de Los Angeles (SCI-Arc) (1984) et titulaire d’un master de la Harvard Graduate School of Design de Boston (1990). Il a enseigné à la Bartlett School of Architecture de Londres, à l’Architectural Association de Londres, à l’École Spéciale d’Architecture de Paris, à l’École Georgia Tech, au Southern California Institute of Architecture et à la Harvard Graduate School of Design.
Jakob+MacFarlane
En 1998 Dominique Jakob et Brendan MacFarlane ont fondé Jakob+MacFarlane Architectes, une agence d’architecture, d’urbanisme, de design et de recherche dont le travail est orienté sur le développement d’une architecture innovante et socialement engagée, conçue pour répondre aux défis environnementaux et sociétaux du 21e siècle. Jakob+MacFarlane ont été les initiateurs de la section française de Architects Declare (Les Architectes Français se mobilisent face à l’Urgence Climatique et Écologique) ; ses projets Odyssée Pleyel - Energy Plug en France et Living Landscape en Islande sont lauréats du concours international C40 Reinventing Cities et témoignent de la capacité de l’architecture à soutenir la transition vers un monde où humain et nature cohabitent harmonieusement. Ils exposent leurs œuvres au niveau international avec la parti- cipation à la 2021 Seoul Biennale of Architecture and Urbanism et à la COP26 à Glasgow parmi les exemples récents. L’agence a également déjà fait partie de la sélection française à la Biennale d’Architecture de Venise en 2002, ainsi que de la sélection internationale en 2004 et en 2008 (installation Conflicts dans le pavillon National).
Éric Daniel-Lacombe, né en France, est un architecte français ; DPLG en 1985, DEA en paysage en 1996, Doctorat en urbanisme en 2006, HDR en géographie à l’ENS de Lyon en 2020 et Professeur titulaire de la chaire « Nouvelles urbanités face aux risques naturels ». Il encadre les diplômes consacrés à l’architecture confrontée aux risques naturels sur les cinq continents. Il a reçu le premier prix au Cemex Building Award en 2007 pour une maison en zone inondable à Paris, et le grand prix de l’aménagement en terrains inondables en 2015 pour le quartier Matra à Romorantin. Il est consultant auprès de municipalités exposées à des risques naturels en France et au Canada. Il gère la conception d’aménagements résilients dans les vallées des Alpes-Maritimes où des inondations récentes ont provoquées des drames humains et des catastrophes matérielles. Il vient de publier aux PUM « Vers une architecture pour la santé du vivant » un livre qui défend l’architecture comme une forme d’art, portée par un désir de solidarité entre les humains et les non-humains.
Martin Duplantier, architecte et urbaniste passionné, apporte une vision audacieuse et engagée à l’architecture contemporaine. Diplômé d’HEC et de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais, il combine vision stratégique et créativité. Aujourd’hui, il dirige une agence présente à Paris, Bordeaux, ainsi qu’à Lviv et Kyiv en Ukraine. Alliant recherche, création et impact social, ses projets tentent de repenser l’architecture comme un levier de transformation collective. Un levier fédérateur, post conflit et post carbone, flexible et adaptable face aux aléas. Le champ d’activité de l’agence est multi facettes. Du patrimoine éducatif aux infrastructures sociales, en passant par l’habitat, la conception de nouveaux quartiers ou de lieux de production. Il partage également son expertise en tant que professeur à la Kharkiv School of Architecture, et au sein de la fondation ARCH4UA (Architecture for Ukraine).
Editos
Rachida Dati Ministre de la Culture
Jean-Noël Barrot, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
L’amenuisement progressif des ressources et les bouleversements climatiques impactent notre façon de vivre et d’habiter. Il nous incombe de nous mobiliser collectivement dans tous les champs de l’action publique, notamment à travers la diplomatie, et de renforcer le lien entre l’humain et la nature pour répondre aux nouveaux défis de notre planète.
Alors que nous célébrons cette année le 10e anniversaire de cette étape majeure dans la lutte contre le changement climatique qu’a constitué l’Accord de Paris sur le climat, la France poursuit une politique résolue et engagée de coopération internationale destinée à soutenir les initiatives autour de l’habitat durable ainsi que des solutions architecturales résilientes. Elle promeut les spécificités de son expertise dans ces domaines. La Biennale d’architecture offre ainsi aux architectes l’exceptionnelle opportunité d’être les ambassadeurs culturels d’une vision à la fois éthique et esthétique pour que notre monde reste vivable.
La 19e édition de la Biennale internationale d’architecture de Venise intitulée « Intelligens. Natural. Artificial. Collective » nous donne l’occasion de nous interroger et de proposer des solutions architecturales durables et adaptées aux nouvelles conditions et aux aléas climatiques. Avec le concept d’Intelligens, Carlo Ratti, commissaire de la Biennale, nous invite dans une approche transversale et collective, intégrant technologie, science des matériaux et écologie pour optimiser la manière dont nous façonnons nos espaces et minimiser ainsi notre impact sur l’environnement. Avec le projet « Vivre avec / Living with », l’agence Jakob+MacFarlane Architectes, associée aux agences Martin Duplantier Architectes et Éric Daniel-Lacombe Architectes, retenue à l’issue d’un concours pour représenter la France, a conçu un dispositif spatial temporaire « hors les murs », qui se nourrit des contraintes physiques de son environnement, le pavillon français étant fermé pour des travaux de rénovation visant à améliorer l’accueil des publics et les performances énergétiques.
Nous serons très heureux de vous retrouver dans ce pavillon éphémère, pensé comme un « abri inclusif », tel que le définissent ses architectes, qui entend fédérer des propositions architecturales venues du monde entier, enrichies des contributions d’écoles d’architecture, dans un espace qui s’étendra jusqu’au bord du canal des Giardini et composera avec « l’existant, les proximités, l’abîmé, les vulnérabilités, la nature et le vivant ». Des conférences accompagneront le projet tout au long de la Biennale.
Ce laboratoire ouvert montrera que ce sont les intelligences réunies qui nous donneront les moyens d’affronter ensemble les obstacles, les défis et les crises de notre monde. Nous tenons à remercier très sincèrement les architectes, les partenaires, les mécènes et toutes les équipes mobilisées autour de ce projet, en premier lieu l’Institut français, opérateur pivot de l’action culturelle de la France à l’international, qui assure la production du pavillon français à Venise.
Eva Nguyen Binh, Présidente de l’Institut français
Quelles solutions propose l’architecture pour s’adapter à l’imprévisibilité du monde, pour repenser l’existant et imaginer de nouvelles façon de « Vivre avec » ? Le projet pensé par les architectes Dominique Jakob et Brendan MacFarlane, associés aux architectes Éric Daniel-Lacombe et Martin Duplantier, se saisit de ces questions essentielles et les transforme en une invitation à réinventer notre manière d’exister et d’habiter le monde.
Pour la première fois, l’exposition de l’équipe française ne prend pas place au sein du Pavillon de notre pays, dans les Giardini ; celui-ci est en effet fermé pour d’importants travaux de rénovation, notamment énergétique dans le cadre de notre feuille de route transition écologique. Elle se déploie donc autour et en prolongement du chantier, à travers un ingénieux dispositif d’échafaudages. Ce pavillon éphémère, tout en légèreté et en cohérence avec son environnement immédiat, en transition lui aussi, fonctionne comme un manifeste du « Vivre Avec » et propose au public un parcours d’expositions, au plus près de la nature, de la végétation et du canal des Giardini.
Pensé comme un abri ouvert et partagé, il donne à voir les solutions innovantes imaginées par toute une scène contemporaine française et internationale d’architectes, urbanistes et paysagistes. Il met aussi en lumière les réflexions innovantes de la nouvelle génération avec un « atlas des aléas » conçu par 8 écoles d’architectures françaises et internationales, en lien avec les enjeux de leur territoire.
L’Institut français est particulièrement fier d’accompagner le projet « Vivre avec / Living With », tant les questions qu’il soulève, les propositions qu’il met en avant et les rencontres qu’ils suscitent, sont nécessaires à la construction d’un avenir viable et souhaitable pour toutes et tous ; elles sont au cœur des préoccupations de l’Institut français, engagé depuis 2022 en faveur de la transition écologique.
L’Institut français est par ailleurs très mobilisé pour la promotion de l’architecture française à l’international et l’accompagnement de ses professionnels, et je me réjouis de la remarquable vitrine offerte par ce projet à la créativité et aux capacités d’adaptation de nos architectes, en dialogue avec les professionnels du monde entier.
Le projet « Vivre avec / Living with » est une aventure résolument collective. Elle n’aurait pas été possible sans l’engagement et la détermination de l’ensemble des équipes mobilisées à Paris, à Venise et à Rome, ni sans la confiance apportée par nos mécènes, CCR (Caisse Centrale de Réassurance), Leonard (plateforme d’innovation et de prospective du Groupe VINCI), Saint-Gobain, Le Caillebotis Diamond et Immobilière 3F que je remercie sincèrement.
Organisateurs
Le ministère de la Culture
L’article premier de la loi sur l’architecture de 1977 définit l’architecture comme l’« expression de la culture » et précise que la création architecturale, la qualité des constructions et leur insertion harmonieuse, dans le respect des paysages naturels, ou urbains, et du patrimoine sont d’intérêt public.
La direction générale des patrimoines et de l’architecture du ministère de la Culture définit, coordonne et évalue la politique de l’État en matière d’architecture, ainsi qu’en matière de patrimoine monumental et archéologique, d’archives et de musées. Elle exerce la tutelle de l’ordre national des architectes. L’action du ministère de la Culture porte également sur la connaissance, la protection et la mise en valeur du patrimoine bâti, urbain et paysager. Il veille à leur prise en compte dans la conception et la conduite des actions d’aménagement du territoire, et apporte une attention toute particulière aux enjeux de la transition écologique.
La direction générale des patrimoines et de l’architecture est également chargée du développement économique, culturel, scientifique et technique des conditions d’exercice de l’architecture.
Parce qu’elle exerce la tutelle des vingt écoles nationales supérieures d’architecture française, elle fait de la formation des étudiants une priorité : la formation initiale, dont la qualité – appuyée sur une recherche d’excellence, inscrite dans l’enseignement supérieur – est reconnue internationalement, permet de faire émerger de nouvelles générations de professionnels performants dans leur capacité à porter les grands enjeux actuels de l’architecture, au travers des multiples possibilités d’exercer le métier d’architecte.
La direction générale des patrimoines et de l’architecture participe activement, au niveau européen, à la réflexion sur les politiques publiques en matière d’architecture et de cadre de vie. Du fait de son action internationale, d’une part, et, d’autre part, du soutien qu’elle apporte en interministériel à l’architecture française, la direction générale des patrimoines et de l’architecture participe enfin à la diffusion internationale de l’architecture française, et à son rayonnement.
Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
La mission du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) est de représenter, défendre et promouvoir les intérêts de la France et de ses ressortissants dans tous les domaines auprès des pays étrangers et au sein des organisations internationales. Avec le monde pour cadre d’action, le MEAE remplit plusieurs missions : agir dans le monde pour la paix, la sécurité et le respect des droits de l’Homme ; promouvoir les entreprises françaises et l’attractivité de la France à l’étranger ; contribuer à l’organisation d’une mondialisation qui assure un développement durable et équilibré de la planète ; assurer la présence des idées, de la langue et de la culture françaises tout en servant la diversité culturelle ; gérer la sécurité et l’administration des Françaises et Français à l’étranger.
Dans le domaine culturel, la politique du MEAE s’articule autour du renforcement du rayonnement intellectuel et culturel de la France et, de façon croissante, de la promotion et structuration des filières des industries culturelles et créatives (ICC), en appuyant leur export dans les pays prescripteurs et émergents et en favorisant la structuration des écosystèmes dans les pays en développement.
Des dispositifs de soutien tels que l’appel à projet ICC, que le MEAE délègue à l’Institut français, permettent de favoriser l’export de nos ICC sur les marchés visés et les opportunités d’affaires, grâce à une immersion dans les territoires de destination.
Enfin, la Direction de la diplomatie culturelle du MEAE soutient la filière architecture au travers de plusieurs grandes actions, dont :
- La participation française à la biennale internationale d’architecture de Venise, première vitrine de notre savoir-faire architectural ;
- L’animation du dialogue interministériel pour la promotion de l’architecture à l’international, autour du comité interministériel pour l’export de l’architecture française (COMAREX) ;
- Le soutien à l’association Architectes français à l’export (AFEX).
- Le suivi des actions de l’Institut français et la mobilisation du réseau diplomatique dans ce domaine.
L’Institut français
L’Institut français, opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de la Culture, est chargé de mettre en œuvre la politique culturelle extérieure de la France. extérieure de la France sous la tutelle du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de la Culture. Ses missions sont le soutien et l’animation du réseau de coopération et d’action culturelle français à l’étranger ; l’accompagnement des créateurs et créatrices et des industries culturelles et créatives françaises dans leur développement à l’échelle internationale ; le renforcement du dialogue entre les cultures et les sociétés ; et enfin la promotion de la langue française et du plurilinguisme.
Ses modalités d’action sont :
- l’expertise, le conseil, la formation et la mise à disposition de ressources ;
- les programmes de mobilité, de résidences et la structuration de réseaux professionnels français et étrangers ;
- l’organisation de temps forts culturels et de débats d’idées ;
- le cofinancement de projets. L’Institut français œuvre dans le monde entier.
Il porte une attention particulière au développement de l’entrepreneuriat culturel en Afrique, au renforcement des coopérations entre la jeunesse et les sociétés civiles en Europe ainsi que des industries culturelles et créatives en Indopacifique.
ARTER
ARTER est une agence européenne à dimension internationale vecteur de la culture responsable, résiliente, à impact. L’Agence produit des expositions et de grands événements artistiques pour les institutions culturelles, les collectivités ainsi que pour les grandes maisons de luxe.
ARTER a accompagné la création et la réalisation de projets emblématiques des Biennales de Venise, notamment les projets « Prenez Soin de Vous » de Sophie Calle (2007), « Studio Venezia » de Xavier Veilhan (2017), « Dreams have no titles » de Zineb Sedira (2022) ou encore « Attila cataracte ta source aux pieds des pitons verts finira dans la grande mer gouffre bleu nous nous noyâmes dans les larmes marées de la Lune » de Julien Creuzet (2024).
ARTER a placé la réduction de l’impact environnemental du secteur culturel au cœur de son projet d’entreprise. Aujourd’hui « entreprise à mission » et certifiée ISO20121, l’Agence a également obtenu la certification B Corp en 2023. Elle s’applique à mettre en pratique son positionnement et le rayonnement culturel de ses productions pour accélérer les transitions écologiques et sociales qui s’imposent, quelles que soient l’ampleur et l’ambition artistique des projets qui lui sont confiés. Au sein du Pavillon français, cela se traduit par l’éco-conception des expositions d’art et d’architecture, par la réalisation de leur bilan carbone, mais aussi par l’élaboration d’une stratégie bas-carbone pluriannuelle avec l’Institut français en vue de réduire l’impact carbone du Pavillon d’un point de vue bâtimentaire et événementiel.
Avec la participation et le soutien de
Mécènes : CCR (Caisse Centrale de Réassurance), Leonard (plateforme d’innovation et de prospective du Groupe VINCI), T/E/S/S atelier d'ingénierie, Saint-Gobain, 3F, Le Caillebotis Diamond, Metalmontaggi, Angevin, Protac (Filiale du Groupe Rose), Sammode
Partenaires : Conseil national de l’Ordre des architectes, Cerema
CCR (Caisse Centrale de Réassurance)
CCR - Caisse Centrale de Réassurance - propose aux assureurs, avec la garantie de l’État français et dans l’intérêt général, des couvertures de réassurance contre les catastrophes naturelles et les risques non assurables. Acteur publicprivé de la réassurance, CCR est reconnue pour son expertise dans la gestion des risques, pour ses activités de recherche et d’analyse scientifique, et pour les conseils apportés aux pouvoirs publics et aux acteurs des territoires dans leur adaptation et prévention face aux risques extrêmes.
Pour faire face aux défis climatiques et sociétaux, CCR interroge le « Vivre avec » au quotidien. Dans la droite ligne de sa raison d’être « Protéger l’assurabilité pour permettre à chacun de se construire un avenir » et le déploiement d’un mécénat engagé dans l’adaptation des territoires et la protection des patrimoines, CCR a soutenu le projet « Living With » dès sa genèse.
« S’adapter et apprendre à vivre dans un environnement transformé par le changement climatique est un défi clé de nos sociétés. « Living With » et son projet architectural proposent une vision positive d’un nouvel habitat évolutif qui fait corps avec son espace. En soutenant ce projet, les équipes de CCR encouragent une réflexion collective des acteurs français et internationaux autour de solutions innovantes et durables pour s’adapter et cohabiter avec les risques extrêmes. C’est donc avec fierté que CCR s’est engagée aux côtés des architectes qui incarnent ce projet et représentent le savoir-faire français dans le cadre de cette 19e Biennale de l’architecture de Venise ».
Édouard Vieillefond, directeur général de CCR
Leonard
Dès sa création en 2017, Leonard, plateforme d’innovation et de prospective du groupe VINCI, a fait de l’adaptation au changement climatique une priorité. Sur ce thème d’étude et d’anticipation transversal, Leonard mobilise tout au long de l’année l’ensemble des acteurs de la fabrique de la ville et de l’aménagement du territoire.
Le mécénat apporté au Pavillon français dans le cadre de la Biennale d’architecture 2025 est ainsi une occasion pour Leonard de nourrir sa réflexion prospective. Le thème « Vivre avec » et particulièrement « Vivre avec les vulnérabilités », fait écho aux différents échanges et rapports publiés, en partenariat avec le think tank La Fabrique de la Cité.
« Ce rapprochement avec les concepteurs, architectes, urbanistes, présents dans le cadre de la Biennale permet également aux constructeurs d’élaborer des solutions innovantes pour adapter les bâtiments et les infrastructures. Leonard est en effet à l’écoute des initiatives et expérimentations de terrain mises à l’honneur dans le cadre de la Biennale. La multiplication et l’intensification des aléas imposent de fédérer les acteurs et de réfléchir à de nouveaux modèles partenariaux entre le public et le privé. Le panorama de réalisations et de projets issus de toutes les zones géographiques, et portés par des structures de formes variées, viendra compléter le répertoire de solutions pour organiser la résilience de nos territoires. »
Julien Villalongue, directeur de Leonard
T/E/S/S atelier d'ingénierie
T/E/S/S Atelier d’Ingénierie est un bureau d'études qui collabore avec les architectes en leur apportant son assistance dans la conception des systèmes constructifs, tant pour les structures que pour les enveloppes de leurs projets.
Ce travail s’applique à des bâtiments de tous types, depuis les ouvrages de génie civil jusqu’à des constructions atypiques comme des installations artistiques ou des structures expérimentales. Il s’appuie à la fois sur une expérience solide du calcul structurel, sur la connaissance approfondie des matériaux – l’acier, l'aluminium, le bois, le verre, les bétons, les textiles et les composites – et sur la maîtrise des géométries complexes.
Ce projet inédit de bâtiment éphémère dans les Giardini de Venise concrétise plusieurs problématiques chères au bureau : la réflexion sur le bilan écologique, la conception d’espaces confortables en utilisant des systèmes simples et naturels, le cycle de vie et le réemploi des composants du bâtiment.
L’utilisation d’un système standardisé et « pauvre » - conçu pour les chantiers - dans la génération d’espaces architecturaux de qualité nécessite créativité et souplesse, ainsi que de la capacité de concevoir en « sur-mesure » certains sous-systèmes. T/E/S/S a appliqué pour ce travail la démarche de conception inventive et collaborative que le bureau pratique avec ses partenaires.
T/E/S/S a ainsi mobilisé, sous forme de mécénat, ses savoir-faire pour assister l’équipe curatoriale dans le développement de ce projet unique ; et accompagné les études pour : la conception et l’organisation de la structure modulaire du Pavillon, le développement des systèmes spécifiques à l’intégration des planchers métalliques (hors catalogue mais destinés au réemploi), la couverture par des toiles tendues, et l’adaptation géométrique des rampes et escaliers à la topographie et la végétation du site – boisé et descendant en pente vers le canal.
Conseil national de l’Ordre des architectes
Le thème « Vivre avec / Living with », choisi par les commissaires de l’exposition du Pavillon français de l’édition 2025 de la Biennale d’architecture de Venise raisonne avec le plaidoyer de l’Ordre des architectes « Habitats, Villes, Territoires : l’architecture comme solution ». Dans un message identique, tous deux apportent des réponses communes à la crise du logement, à l’urgence climatique et à la nécessité de repenser nos manières de concevoir la ville et les territoires dans un souci de sobriété de ressources, de protection des milieux, mais aussi des mémoires et des fragilités.
Dans un Pavillon en chantier, l’architecture mise en lumière, à travers les projets sélectionnés, y est toujours sensible, en dialogue constant avec son environnement, mais aussi attentive à l’économie de ressources dans un contexte de vulnérabilités multiples. Le parti-pris d’y accueillir le public au cœur de son échafaudage illustre ce que doit être l’exercice de l’architecture. A savoir une discipline à la fois ouverte et ancrée dans son environnement, connectée à la réalité dans un monde en transition, pour donner forme à un manifeste pour une architecture culturelle, politique, responsable, résolument tournée vers l’intérêt général.
Le Conseil national de l’Ordre des architectes est heureux d’apporter son soutien à Dominique Jakob, Brendan MacFarlane, Martin Duplantier et Éric Daniel-Lacombe, qui ont su, à l’occasion de cette Biennale, positionner l’Architecture comme solution.
Partout sur le territoire, les quelques 30 000 architectes français s’engagent au quotidien : ils réalisent des diagnostics, conçoivent des programmes, rénovent, transforment, réhabilitent. Ils accompagnent les élus, dialoguent avec les habitants et repensent l’existant, dessinant des solutions adaptées aux spécificités locales, au plus près des réalités humaines, sociales et écologiques.
Christophe Millet, Président du Conseil national de l’Ordre des architectes